Diversifier son patrimoine est une étape cruciale pour tout investisseur sérieux. Celle-ci permet en effet de maximiser sa rentabilité, mais surtout de réduire les risques de pertes financières.
Car s’il y a bien une crainte que partagent toutes les personnes qui investissent, c’est bien celle de voir la valeur de leurs placements s’effondrer et voir leur patrimoine fondre comme neige au soleil.
Puisqu’en effet, investir comporte des risques et il est tout à fait possible de perdre des sommes importantes en cas de mauvais choix. Mais pire que cela, même les investissements de qualité peuvent subir des baisses imprévues et entrainer des pertes financières.
Pour éviter cette situation, il existe 3 options.
La première consiste à abandonner immédiatement toute idée d’investir et d’opter pour le coffre-fort bien caché au fond du jardin.
La deuxième consiste à tout miser sur la chance et espérer que le placement choisi connaîtra une hausse constante et durable.
Et la troisième, consiste à diversifier correctement ses investissements.
Vous l’aurez bien compris, seule la troisième option est envisageable pour réduire les risques tout en maximisant votre rentabilité.
Mais comment faire pour diversifier au mieux son patrimoine ? Dans cet article, je vous présente toutes les règles de bases pour une diversification réussie.
En quoi consiste la diversification de son patrimoine ?
La diversification de son patrimoine est une stratégie fondamentale pour tout investisseur conscient des risques financiers.
Elle consiste à répartir ses investissements sur différents types d’actifs et de marchés afin de minimiser les risques.
Dans un premier temps, il est crucial de comprendre les principaux risques relatifs à l’investissement. En effet, il existe plusieurs risques auxquels l’investisseur se doit d’être attentif.
Les différents risques de l’investissement
Le premier risque est le risque de marché. Le risque de marché est le risque de perte liée à l’évolution de la valeur d’un marché financier. Concrètement, il s’agit du risque de la baisse globale d’un marché comme par exemple celle du CAC40.
On parle parfois de risque systémique lorsqu’une très grande partie de l’économie est touchée. Ces risques sont le plus souvent liés à des actualités économiques ou géopolitiques.
Le deuxième risque est le risque sectoriel. Le risque sectoriel est le risque de perte liée à une baisse globale de la valeur des entreprises dans un domaine en particulier.
Par exemple, la hausse des taux d’emprunts entraîne un risque dans le secteur de l’immobilier et de la construction.
Le troisième risque est le risque individuel. Dans ce cas, le risque de perte est lié à la baisse de la valeur d’une entreprise sur laquelle un investissement avait été réalisé.
Il peut s’agir d’une entreprise dans laquelle vous avez des parts ou d’une entreprise par laquelle vous passez pour investir comme une société de SCPI par exemple.
Mais ne vous inquiétez pas, il existe pour ces 3 types de risques des stratégies à mettre en place pour les réduire au maximum.
1) Diversifier ses actifs pour répartir les risques
La première stratégie consiste à diversifier ses classes d’actifs. Une classe d’actifs est un grand groupe de titres ou autre actifs qui présentent des caractéristiques similaires et font généralement partie d’un même marché.
Concrètement, les principales classes d’actifs sont les actions, les obligations, les liquidités, les produits immobiliers et les matières premières.
Diversifier ses classes d’actifs consiste donc à répartir ses investissements entre plusieurs de ces classes. Cette allocation d’actifs permet de répartir les risques puisque, par exemple, en cas de baisse sur le marché des actions, les investissements immobiliers ne seront pas affectés par cette baisse.
En dehors de la répartition entre financier et immobilier, il est important de répartir entre les différentes classes d’actifs financiers.
Vous pouvez par exemple, détenir des actions et des obligations, mais aussi un fonds en euros sur une assurance vie. Les matières premières comme l’or peuvent aussi s’avérer intéressantes puisqu’il s’agit de valeurs refuges en temps de crise.
Voici un exemple de diversification pour un patrimoine de 270 000€
Cette répartition est intéressante, car elle présente une bonne diversification entre immobilier et financier. Mais aussi au sein même de la partie placements financiers. La répartition est également réalisée entre actifs risqués (actions) et actifs peu voire pas risqués (livret A, fonds euros, or).
Attention : il n’existe pas de répartition parfaite. Celle-ci est propre à chacun selon son profil et ses objectifs.
Mon conseil : l’idéal est de répartir environ à 50/50 entre placements financiers et immobiliers. Il est néanmoins tout à fait possible d’investir davantage sur l’un que sur l’autre. Je vous conseille quand même d’éviter de dépasser un ratio de 75/25 dans un sens ou dans l’autre. Surtout si vous disposez d’un patrimoine plutôt conséquent.
Si vous êtes jeunes et commencez seulement à investir, il est dans ce cas justifié de ne pas avoir d’immobilier. Vous pouvez toutefois investir dans l’immobilier avec un petit capital de départ via les SCPI.
Pensez dans tous les cas à répartir vos actifs financiers entre plusieurs classes (actions et obligations notamment).
2) La diversification par secteur pour réduire le risque sectoriel
Si vous avez respecté l’étape 1, vous avez déjà fait une bonne partie du travail. Cependant, il est important de répartir également entre les secteurs d’activités afin de réduire le risque sectoriel, présenté en début d’article.
Prenons un exemple concret, vous investissez sur un plan d’épargne en actions (PEA). Vous avez choisi de répartir votre capital entre 5 entreprises.
Voici une bonne répartition sectorielle et une mauvaise :
Mauvaises répartition | Bonne répartition |
Crédit Agricole | Crédit Agricole |
BNP Paribas | Sanofi |
Stellantis | Stellantis |
Renault | Carrefour |
Total énergies | Total énergies |
Dans le premier exemple, le PEA est réparti entre 3 secteurs : le secteur bancaire, le secteur automobile et le secteur de l’énergie.
Dans le deuxième exemple, l’allocation est bien meilleure puisque diversifiée entre 5 secteurs peu reliés : bancaire, pharmaceutique, automobile, alimentaire, et de l’énergie.
Attention : certains secteurs, bien que différents, sont fortement reliés. Par exemple, les secteurs aériens et automobiles sont fortement liés au secteur industriel puisqu’ils nécessitent de nombreux composants pour fonctionner. Il est donc préférable de privilégier des secteurs non corrélés.
3) Diversifier les entreprises pour réduire la volatilité
Maintenant que le principal a été fait avec les 2 premières étapes, il convient de diversifier ses placements entre plusieurs entreprises. En effet, plus vous investissez dans un grand nombre d’entreprises plus vous limitez la volatilité de votre portefeuille.
La volatilité est l’amplitude des hausses et des baisses observées dans le temps. En répartissant vos actifs sur suffisamment d’entreprises, vous limitez donc la baisse globale de votre portefeuille si l’une d’entre elles venait à voir le cours de son action chuter.
Néanmoins, pas question de diversifier sur un trop grand nombre, l’essentiel étant de bien choisir celles sur lesquels vous investissez. Pour un investissement sur un PEA, une répartition entre une dizaine d’entreprises est une bonne solution.
Pour diversifier naturellement sans vous prendre la tête et de façon efficace, vous pouvez aussi opter pour un ETF. Vous pourrez retrouver prochainement un article, pour vous présentez l’investissement en ETF et ses avantages.
4) Les actifs à corrélation négative pour une diversification optimisée
En respectant les 3 étapes précédentes, vous pouvez déjà bien diversifier votre patrimoine. Cependant, vous pouvez aller plus loin grâce à l’investissement sur des actifs à corrélation négative.
Les actifs à corrélation négative sont particulièrement précieux, car ils ont tendance à se comporter de manière opposée les uns par rapport aux autres.
Par exemple, lorsque les actions connaissent une baisse, certains actifs comme les obligations d’État ou l’or ont tendance à voir leur valeur augmenter.
Cette dynamique permet de compenser les pertes potentielles dans un secteur avec des gains dans un autre, ce qui diminue ainsi la volatilité globale de son portefeuille.
En incluant des actifs à corrélation négative, vous pouvez améliorer la stabilité de votre patrimoine face aux fluctuations du marché, tout en préservant son niveau de croissance.
En conclusion
En répartissant vos investissements dans des actifs variés tels que les actions, les obligations, l’immobilier et les matières premières, vous pouvez réduire drastiquement votre exposition aux différents risques.
Cette approche permet également de profiter des rendements potentiels de plusieurs classes d’actifs, ce qui offre ainsi une stratégie de gestion de patrimoine de qualité.
Cependant, la diversification ne se limite pas à la simple répartition des investissements. Elle consiste également à analyser minutieusement les corrélations entre les différents actifs.
La diversification constitue donc un pilier fondamental de la gestion de patrimoine. En comprenant les principes de base de la diversification, vous pouvez réduire vos risques et maximiser votre rendement à long terme.
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Avertissement : le contenu proposé est de nature éducative et générale. Il ne s’agit pas de conseil en investissement au sens des articles L. 321-1 et D. 321-1 du Code Monétaire et Financier. Et encore moins de conseil personnalisé.
L’investissement comporte des risques de perte. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Matthieu Jeannot, fondateur d’Argent Conseil
Diplômé d’un master en banque et finance, certifié AMF, ancien conseiller bancaire et conseiller en gestion de patrimoine.
Mon objectif est de permettre à chacun d’acquérir les connaissances de bases pour gérer au mieux son argent et exploiter tout le potentiel de ses finances.